3 circuits en Haute-Loire

Qui connaît la Haute-Loire ? Pas grand monde. L’ami Malosse nous guide chez lui, dans ce coin injustement oublié.

Trois boucles au Tour de Vieille-brioude

Il est des départements pour lesquels, obstinément, la mémoire refuse d’imprimer quoi que ce soit. Leur numéro, leur emplacement, leur géographie, tout en eux reste dans le flou, et même pas artistique. La Haute-Loire est désespérément de ceux-là. Et pourtant, ce coin encore méconnu d’Auvergne regorge de paysages grandioses et d’habitants truculents.
 

Il n’y a pas que les cancres en géographie qui ignorent jusqu’à l’existence de ce département. Faites le test autour de vous et demandez de vous décrire l’Auvergne en quelques noms. On vous parlera alors du Cantal, du Puy-de-Dôme, éventuellement de l’Allier… Seuls les spécialistes de l’enduro seront à même d’ajouter la Haute-Loire à cette liste. Car leur discipline est née là, quelque part du côté de Brioude, au début des années 70. Sous la houlette d’un certain Jean-Louis Figureau… Mais c’est une autre histoire. Enfin, pas tout à fait. Car le gars qui a la lourde tâche de nous faire découvrir – et apprécier, le cas échéant – ce petit coin perdu est lui aussi natif de Brioude et ancien enduriste. Laurent Malosse a officié un temps en équipe de France.

 

Notre homme est aujourd’hui reconverti dans la restauration. Et pas n’importe où puisqu’il a établi son camp de base dans une ancienne église. Et même, au sein d’une ancienne léproserie. Evidemment, quand il n’est pas derrière les fourneaux, le gars Malosse reprend le guidon et balade les motards, enduristes et trailistes, sur les pistes du coin qu’il connaît comme sa poche. Bref, on ne pouvait pas trouver meilleur guide pour nous faire visiter cette Haute-Loire dont il y a tant à découvrir…

 

Margeride, Me voilà !

C’est ce que j’allais vite constater en débarquant à Vieille-Brioude, paisible bourgade bordée par la rivière Allier. Tiens, c’est pas dans l’Allier pourtant ? Décidément, la Haute-Loire, quand ça veut pas, ça veut pas ! Le rendez-vous est fixé au “1150”, bistrot auvergnat et gîte de charme. L’endroit séduit d’abord par son emplacement, reculé, calme, à l’abri des regards et d’un éventuel voisinage allergique aux moteurs. L’architecture des lieux est elle aussi singulière. Organisé autour de l’église du 12e siècle reconvertie en restaurant, c’est un véritable petit hameau qui accueille le voyageur en mal de dépaysement. Et c’est donc de là que vont démarrer les trois boucles que l’on me propose de découvrir, au guidon de l’Africa Twin 1100 Adventure Sports DCT. Qui m’accompagne depuis quelques semaines.

 La première journée promet d’être la plus longue en termes de kilomètres. Puisque Laurent m’emmène à l’assaut de la mythique Margeride. Sous un magnifique soleil automnal, je m’élance dans la vallée de l’Allier (encore lui…). Dont je découvre les ravissants villages perchés, les orgues basaltiques et le relief vallonné, propice au pilotage tranquille, le nez au vent. L’imposante Honda n’a eu besoin que d’une paire de gommes à tétines (des Continental TKC80) pour se plier à l’exercice. Les pistes sélectionnées avec soin par notre guide ne lui posent aucun problème.

 

En remontant encore et toujours le fil de cet impétueux cours d’eau, me voici dans les gorges, encaissées mais ensoleillées, illuminées par les feuillages d’automne et le scintillement de la rivière. C’est beau, on dirait l’Auvergne. Oups, pardon… C’est dans le petit village de Prades que je bifurque vers la Margeride, en croisant au passage la somptueuse chapelle de Notre-Dame d’Estours, perchée dans son petit coin de verdure au-dessus d’un torrent.

 

Plein les yeux

 
Après quelques virages en lacets fort agréables à négocier, me voici enfin arrivé sur le plateau de Saugues. En quelques kilomètres seulement, le panorama devient complètement différent. Oubliées les feuilles orangées et les orgues basaltiques. Nous voici ici au royaume du granit, sur un plateau pelé et battu par les vents, annonciateur de l’Aubrac tout proche. Austère et mystérieuse, la Margeride tient toutes ses promesses et me murmure une légende fièrement entretenue par ici, celle de la fameuse bête du Gévaudan.

 
Je redescends là encore par des pistes de toute beauté. Virages et points de vue époustouflants se succèdent à un rythme effréné, jusqu’au petit village de Chapeauroux, à la frontière lozérienne, où je reprends un peu mes esprits. Je récupère ici le fil de la rivière Allier, bien plus étroite qu’à Vieille-Brioude. Pour regagner le camp de base par un itinéraire espiègle et savamment dosé de pistes vallonnées et de petits passages corsés. Piloter l’Africa Twin dans ces conditions réchauffe un peu l’organisme. Car il faut donner de sa personne pour contrôler les 250 kilos de la Japonaise. Mais son équilibre naturel et, surprise, son DCT très tolérant permettent de se sortir de chaque piège sans sueurs froides. 

 

Retrouvez plus d’informations dans le magazine Trail Adventure n°24

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