Je voulais éviter les fortes chaleurs de l’été et passer un maximum de temps sur place. Décision a été prise de quitter Paris le 21 mars, jour du Printemps, et – clin d’oeil à ma destination – jour du Nouvel An iranien, Norouz. Mais au fait, comment va-t-on en Iran ? En avion ? Non, pas encore possible en 2017 de louer des motos sur place. Et, en comptant au plus court, environ 4 500 kilomètres séparent Paris de la frontière commune à la Turquie et l’Iran ! On va donc essayer de ménager la chèvre et le chou… L’option prise sera le bateau de Toulon à Pendik, dans la grande banlieue d’Istanbul. Puis la traversée de la Turquie, soit 2 000 km par monts et par vaux, sachant que l’altitude moyenne va crescendo, depuis le niveau de la mer dans la métropole turque jusqu’aux cols de plus de 2 000 mètres dans l’est de l’Anatolie. Et surtout, un contexte politique qui a beaucoup changé. Ah, dernier détail : je pars (encore) seul et ne pourrai compter que sur moi-même pendant cette longue période. D’un autre côté, voyager en solo, c’est aussi se donner la chance de partir quand on le souhaite, sans contrainte…
Bifurquer par l’Irak
La moto est récupérée sur le port de Pendik sans difficulté (une moto, ça distrait les transitaires, au milieu de centaines de 35 tonnes !) mais il est 2 heures du matin quand je quitte la zone de dédouanement ! Je finis ma nuit à l’hôtel à 500 mètres de là. La traversée de la Turquie se déroule sans problèmes, même si certains cols sont franchis par 2-3 degrés, ça passe…
Je suis plus inquiet par ce qui m’attend dans la partie kurde du pays car les cols y sont encore plus élevés et j’ai du mal à obtenir des informations fiables sur la situation politique sur place. Les quelques Turcs que j’interroge au fil des jours ne savent pas, imaginent tout ou ont peur de parler. A partir de Malatya, je prends la mesure du climat tendu qui règne au Kurdistan (Anatolie du Sud-Est en langage diplomatique turc). Il y a des véhicules de police ou de gendarmerie à quasiment chaque carrefour sur la grande artère dans Malatya puis, plus au sud, à l’approche de Dyiarbakir, des checkpoints qui stoppent aléatoirement les véhicules. Sachant que les zones les plus conflictuelles se situeront plus loin à l’est, ma décision est prise : longer au milieu des plaines la frontière syrienne et bifurquer vers l’Irak, la province autonome du Kurdistan irakien. Je suis arrêté plusieurs fois entre Mardin et Cizre, mais les militaires ou gendarmes sont courtois, et ma destination – Suleymanieh – ne soulève pas d’objection à leurs yeux. Bingo ! Je suis en contact avec la directrice de l’Ecole Française “Danielle Mitterrand” de cette grande ville dont j’ignorais encore l’existence voilà six mois. Pour avoir une autre idée de cette région du monde, je vous recommande son blog (http://femme-francaise-en-irak.blogspot.com).
Reportage complet du Adventouring en perse dans trail adventure n°12
Un Voyage lointain se prépare. impossible d’avoir réponse à tout… sinon, le seul risque est de ne Jamais partir !