Il y a presque 40 ans, Elspeth Beard fut la première Anglaise à faire seule le tour du monde au guidon d’une moto. Une formidable expérience à une époque révolue. C’est un voyage dans le temps et un petit coup de nostalgie pour ceux qui ont connu le contexte de vie des Eighties.
À 17 ans, cette adolescente londonienne découvre tout le panel de libertés qu’offre la pratique de la moto. Elle se met déjà à rêver d’un grand voyage en Europe et, pourquoi pas, autour du monde. Mais quand elle confie ses aspirations à son entourage, l’idée est accueillie avec incrédulité. Dur, dur d’être une pionnière en Angleterre. C’est en 1979, qu’Elspeth achète sa première moto. Il s’agit d’une Yamaha YB100 d’occase qui sera rapidement remplacée par une 250 Honda. C’est un simple intermédiaire vers celle qui scellera le destin de la belle Anglaise. Appréciée des polices du monde entier, une BMW R 60/6, un flat-twin d’occasion de 1974, 40 ch et 210 kg, acquise pour 900 £ (1 300 euros).
Voyager avec les moyens du bord
« La BMW R80GS venait tout juste de sortir mais je n’avais pas les moyens de me l’offrir. Lorsque j’ai acheté la R 60/6, je savais qu’une BMW était fiable et qu’elle serait idéale pour voyager à travers le monde. La simplicité mécanique d’une BMW facilite son entretien. Mon premier investissement a été le Haynes. Je me suis entraînée à démonter et remonter les organes les plus sensibles. C’était pour être en mesure de m’en sortir en cas de pépin sur la route. Pendant deux ans, j’ai utilisé la moto pour mes premiers longs trajets en solo. D’abord en Ecosse et en Irlande, puis en Europe continentale et en Corse, accumulant plus de 16 000 kilomètres. » Elspeth Beard engrange ainsi de l’expérience et apprend à se débrouiller seule avec peu de moyens.
Rideau de fer et machisme
Dans ces années 80, sans mondialisation, sans monnaie commune, sans GPS ni Internet ou téléphone portable. Dans ce monde bordé de frontières, un périple au tour du monde, en solitaire, représente un exploit. La situation politique tendue entre les deux super puissances scinde le globe en deux influences de part et d’autre du Rideau de fer. Loin de la freiner, ces difficultés alimentent la motivation d’Elspeth. « A certains égards, le monde semblait beaucoup plus vaste qu’aujourd’hui. Il était très difficile de se documenter sur les pays où l’on voulait aller. J’avais la sensation d’être une exploratrice partant dans des contrées inconnues avec pour seule référence une vague carte. » Autre difficulté des années 80, un machisme ambiant domine. Pour une majorité de la population, une femme à moto au guidon n’était pas une évidence. Alors imaginez les réactions dans les contrées aux mœurs encore plus patriarcales.
Retrouvez l’article complet sur le tour du monde d’ Elspeth Beard dans Voyages à Moto n°12