Karma on the road, une aventure humaine

Si près du but

 
Semer du bien en cours de route est une philosophie louable que deux Italiens, Giulia et Luca, ont appliquée dans un périple jusqu’au Sénégal. Une motivation liée à un drame personnel qui bouleversa leurs priorités existentielles. Avec l’espoir, la passion et le voyage à moto devenus vecteurs de solidarité.

 
En août 2016, Luca rentre du travail à moto quand une voiture le percute violemment. Il lui faudra un certain temps pour comprendre la gravité de son état, mais la prise de conscience ne tarde pas à venir. Son pied et sa jambe gauches sont détruits, son coude gauche gravement compromis et son nez et son œil droit également sérieusement endommagés. Après trois ans et une quarantaine d’interventions chirurgicales, les médecins lui apprennent que l’amputation de la jambe gauche est inévitable.

 

Au cours de cette période, Luca prend conscience de sa passion pour la moto. Cette révélation lui donne la force de lutter pour sauver une vie brisée. Et la motivation pour en reconstruire une nouvelle, avec l’ambition de remonter sur une moto.

 

Avec surtout un voyage en ligne de mire, pour retrouver le contact avec le monde, ce sentiment si fort de liberté et ce cumul de sensations : la route, la chaleur, le froid, la pluie, que l’on ressent physiquement, s’infiltrent en vous pour faire du voyage à moto une expérience vraiment authentique. Et quand vous êtes au bord de l’abîme, les choses authentiques sont les seules qui comptent. Voici l’histoire peu ordinaire de Luca, racontée par Giulia, sa compagne.
 

Année zéro

 
« Nous avons pris conscience d’être nés du “bon côté” de la planète et cet accident a bouleversé nos priorités, explique-t-il. Notre passion commune pour la moto ne suffisait plus. Il nous fallait quelque chose de plus concret, de plus constructif, que de simplement voyager à moto pour nous faire plaisir. Nous voulions faire passer le message qu’un tel périple pouvait aussi symboliser la solidarité, la volonté et l’espoir… mais comment y parvenir ?
Nous avons cherché sur Internet des centres de rééducation que nous pourrions visiter. Afin de partager notre expérience avec d’autres victimes d’un handicap qui pourraient s’inspirer de notre challenge et le surmonter. C’est ainsi que nous avons découvert Legs4Africa. Cette étonnante association anglaise (www.legs4africa.org) collecte des prothèses usagées dans les pays développés. Et les envoie dans divers centres de rééducation en Afrique. Pour être réajustées et offertes à ceux qui en ont besoin. »

 

 

La naissance de Karma on the road

 
C’est le déclic. Nous prenons contact avec eux pour leur expliquer notre envie de lever des fonds. Tout en planifiant notre moto- aventure, entièrement autofinancée, avec pour destination Dakar. Car c’est un lieu emblématique pour tout motocycliste, et Legs4Africa collabore avec un centre de rééducation sur place : le CNAO de Dakar. Dès l’été 2020, nous commençons à communiquer sur notre projet Karma On The Road avec une présence sur les réseaux sociaux. Qui nous permet de trouver du soutien et de nombreux sponsors techniques.

 
Personne ne croit alors que nous pourrons partir pendant la pandémie. Mais nous cherchons et préparons tous les documents nécessaires pour passer au travers des mailles du filet sanitaire international. Direction l’Afrique, la liberté et la solidarité. Mettre les casques, fermer les sacoches et démarrer le moteur en sachant que nous partons de chez nous pour au moins deux mois, est une émotion incroyable. Le 17 octobre 2020, nous sommes en route pour Gênes. Et le lendemain, avec un test Covid négatif, une réservation d’hôtel d’une nuit à Tanger. Très peu de vêtements et beaucoup d’espoirs, nous embarquons sur le ferry… Et, à notre grande surprise, nous sommes les seuls Italiens à bord et même la seule moto !
 

Retrouvez les aventures de Giulia et Luca dans
le magazine Voyages à Moto n°10

 

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