Un paradis
Nous sommes début juillet 2020. L’île de Madagascar, où je me suis établi une partie de l’année, est encore épargnée par la pandémie de Covid-19. Seule Antananarivo est totalement confinée. Aucun avion, aucun taxi-brousse n’a le droit d’y entrer ou d’en sortir. La capitale malgache concentre ainsi l’essentiel des cas positifs. Mais au nord, à plus de 1 100 kilomètres, dans la belle ville d’Antsiranana (Diego- Suarez en français) où je séjourne, la liberté est encore totale.
Alors, avant que le virus ne vienne asphyxier tout le pays. Pourquoi ne pas aller prendre un dernier grand bol d’oxygène, d’air marin et de vitamine D pour booster mes défenses immunitaires ? Des scientifiques ont prouvé que Madagascar possède l’un des airs les plus purs de la planète. Du fait de sa très faible industrialisation. Rien à voir avec Wuhan et ses 11 millions d’habitants ! Madagascar possède une densité de population 150 fois inférieure à celle de la mégalopole chinoise. Avec seulement 40 habitants au km2. Bref, vous l’avez compris, il est bien meilleur pour sa santé d’ouvrir ses narines sur la grande île de l’océan Indien.
Pays de l’ambre gris
L’endroit le plus venté et le plus pur de Madagascar se trouve à sa pointe nord. Il s’agit du redoutable cap d’Ambre. Depuis que les marins naviguent, son nom fait trembler. Les vents, les courants surpuissants et les récifs acérés y ont causé de nombreux naufrages meurtriers. Fort heureusement, c’est par la piste et non la mer que je m’y rendrai, à l’aide d’une Honda Dominator 650 cm3 de 1989 acquise il y a peu pour 2 000 €.
Malgré son âge avancé, le monocylindre ronronne avec régularité et inspire confiance. Et avec ses airs de grosse moto d’enduro, la piste ne lui fait pas peur ! Et puis les 70 premiers kilomètres depuis Antsiranana ne présentent aucune difficulté. C’est parti ! Arrivé au bout du bout de la pointe nord de Madagascar, un phare de 32 m de hauteur se dresse fièrement. Il se grimpe en quelques minutes pour dévoiler, une fois en haut, l’océan Indien à sa droite et, à sa gauche, le canal du Mozambique.
En contre-bas du phare, je passe plusieurs minutes sur les plages pour scruter ce que la mer y a rejeté, à la recherche de ce qui a donné son nom au cap : l’ambre ! Il ne s’agit pas de l’ambre jaune, cette résine fossile sécrétée par les conifères qui est utilisée en bijouterie. Ici, au cap d’Ambre, on traque l’ambre gris qui est… du “vomi” de cachalot, une concrétion intestinale, souvent à base de restes de calamars géants que l’animal n’arrive pas à digérer et donc recrache dans l’océan. Cette boule ressemble à du caoutchouc dur qui va flotter pendant des années à la surface de la mer.
La plus belle île africaine
Et, sous l’effet du soleil et du sel marin, l’ambre va acquérir une odeur musquée et boisée. Cette substance vaut de l’or en parfumerie. En décembre 2020, sur une plage thaïlandaise, un pêcheur a touché le jackpot en posant le pied sur un bloc de 100 kg d’une valeur de 2,6 millions d’euros ! De nombreux récits des XVIe et XVIIe siècles attestent que la pointe nord de Madagascar était l’un des endroits du monde où l’on recueillait le meilleur ambre. Alors, j’ai ouvert grand les yeux. Et vous savez quoi ? J’en ai trouvé ! Un morceau de couleur blanche avec des taches vertes ressemblant en tout point aux descriptions officielles.
« Ma fortune est faite !, me dis-je, le cœur battant. A moi, la Honda CRF 1100L Africa Twin Adventure Sports toutes options à 20 000 euros ! » Avant de m’apercevoir qu’il ne s’agissait que d’un simple morceau de corail poli par le ressac et ne dégageant aucune odeur…
Bonjour,
bravo pour votre revue qui fait voyager et rêver.
Je voudrais juste vous signaler une erreur dans le guide d’achat des trails. Les poids que vous mentionnez pour les SUZUKI V-STROM (650 et 1050) sont tous pleins faits et non à vide comme écrit. Merci de faire la correction, le poids est un élément important dans l’achat d’un trail.
Merci encore de sortir cette belle revue, c’est toujours un plaisir de vous lire.
Bonne continuation à l’équipe,
Jean-luc (1000 africa twin)