L’Italie est une terre d’histoires et de saveurs. La Vénétie aussi ! Des Dolomites à Venise, faites le plein des sens.
Terre de désirs
Le nord-est de l’Italie concentre les industries et l’étalement urbain. Mais la Vénétie est aussi une région riche en culture, en histoire et en saveurs, qui s’étend de la lagune de Venise aux sommets des Dolomites. Un monde de contrastes qui s’apprécie encore plus au guidon d’une moto…
Le départ de notre tour de Vénétie a lieu sur la place du marché de Badoere, dans la province de Trévise, encadrée par de beaux bâtiments agricoles du XVIIe siècle. Au coin de la rue se trouve la Cantina Mediterranea, un restaurant qui a conservé le charme de l’époque. Et qui propose des plats raffinés basés sur la tradition culinaire de la Vénétie. Paola, la propriétaire, suit nos aventures à moto depuis deux décennies et nous sert toujours un de ses excellents cafés avant de nous laisser partir. Le plaisir est toujours le même… Nous traversons la zone plate de la Marca Trevigiana sur d’étroites routes de campagne en direction de Quarto d’Altino.
Le parfum de la mer
Après avoir passé l’autoroute, nous plongeons d’un coup dans un autre monde avec un signe qui ne trompe pas. Le parfum de la mer. Nous suivons le fleuve Sile par son barrage vers la mer Adriatique. Qui offre une vue magnifique sur la lagune de Venise sur la droite. Avec les méandres des petits canaux et les maisons de pêcheurs qui semblent perdues dans les eaux saumâtres. Sur le côté gauche de la route, en revanche, après quelques kilomètres, nous découvrons l’immense station de pompage de Lanzoni, qui permet aux habitants de Millepertiche de vivre avec les pieds au sec sur les terres basses.
Le printemps et l’automne sont les meilleures saisons pour découvrir la lagune de Venise : la chaleur est supportable, l’eau est lisse comme du verre. Il y a plus de calme aussi dans la nature et peu de touristes sur le chemin. Et puis il y a ce léger brouillard dans l’air, comme le filtre doux d’un appareil photo. L’air humide se répand sur le visage et donne une agréable sensation de fraîcheur. Les moustiques, appelés “mussàti” dans le dialecte vénitien, sont toujours présents, mais en bien plus petite quantité qu’en plein été !
Au cœur de la lagune
A Caposile, nous gagnons la rive droite du Sile par un étrange pont… qui repose sur de grandes barques métalliques. A partir de là, nous pouvons profiter de quelques beaux virages sur une route peu fréquentée, avant de prendre une piste facile en direction de l’agriturismo La Barena. Dans cet endroit isolé règne une tranquillité absolue. Nous sommes au beau milieu de la lagune. Cela vaut vraiment la peine de s’arrêter ici pour laisser le silence. Et la magie du paysage aquatique opérer sur nous. Les promontoires de la lagune de Venise ont été formés au 4e millénaire avant Jésus-Christ par les dépôts des affluents de l’Adriatique. Aujourd’hui, la lagune a une superficie d’environ 550 km2, dont 9 % sont des îles et 10 % de la surface sont recouverts d’eau en permanence. Le reste est constitué de marécages, de zones de marée et de pêche.
Le paysage type de la Vénétie est la lagune et en son cœur s’élève une ville unique au monde, Venise
Toujours par la même piste, nous retournons à Jesolo et prenons ensuite la direction de Cavallino. Après l’embouchure du fleuve Sile sur la mer Adriatique, en direction de Treporti, les couleurs sont splendides : le bleu du ciel se combine avec la couleur profonde de la mer, contrastant fortement avec le blanc des bateaux et des mouettes. Nous nous arrêtons brièvement chez Maurizio, le poissonnier du pont. L’homme est affable et toujours prêt à plaisanter. Son étal de poissons fait très envie mais, hélas, le transport de ce genre de marchandises est assez peu recommandé à moto. Une autre fois, promis.
Après Treporti, une digue étroite nous conduit en direction de Lio Piccolo. Nous sommes de retour au cœur de la lagune et à deux pas de La Barena. Où nous étions peu de temps auparavant. Nous profitons d’une belle vue sur les îles de Sant’Erasmo, Burano et Torcello. Sur cette dernière, dans la “lagune morte” où les marées sont à peine perceptibles, des découvertes récentes indiquent des traces humaines dès le 1er siècle après Jésus-Christ. Avec un peu de chance, les Dolomites en arrière-plan rendront l’image générale encore plus sensationnelle. Venise s’offrira plus à ceux qui ont eu la chance de la découvrir en dehors des circuits touristiques.
Pour en savoir plus retrouvez cet article dans le
magazine Voyages à Moto n°10