Une opération de sauvetage orchestrée par Bajaj
KTM, en grande difficulté financière, pourrait bien éviter la faillite. L’usine autrichienne semble sur le point d’échapper à une issue tragique, grâce à l’intervention de son partenaire indien Bajaj Auto.
À quelques jours seulement de l’échéance du 23 mai, fixée par le tribunal de Ried im Innkreis, Bajaj est parvenu à lever 566 millions d’euros. Ce financement non garanti provient de trois grandes institutions : JPMorgan Chase, DBS Bank et Citigroup.
Cette somme permet de couvrir les 548 millions d’euros exigés pour appliquer le plan de restructuration accepté par la majorité des créanciers. Ces derniers réclament au total 2,2 milliards d’euros, à travers 1200 entités impliquées.
Sans ce règlement, la faillite aurait été inévitable. L’impact aurait été lourd, notamment pour la région de Braunau, dont l’économie dépend largement de l’usine de Mattighofen et de ses 5000 salariés.
Des rumeurs d’investisseurs… balayées par Bajaj
Pendant plusieurs semaines, les spéculations allaient bon train. Des noms comme BlackRock, Apollo ou Fortress ont circulé, sans aboutir à une solution concrète.
Finalement, c’est Bajaj, déjà bien implanté dans le capital de KTM, qui a surpris tout le monde. En débloquant l’intégralité des fonds nécessaires, l’industriel indien a repris la main dans un dossier critique.
Vers une prise de contrôle majoritaire de KTM
Actuellement détenteur d’environ 49 % de KTM AG, Bajaj devrait passer prochainement actionnaire majoritaire. Ce mouvement renforcera encore son poids stratégique au sein du groupe autrichien.
Impliqué depuis 2007 dans l’histoire de la marque orange, Bajaj fabrique tous les modèles KTM et Husqvarna jusqu’à 390 cm³, que ce soit trail ou route. Il joue donc un rôle clé dans le développement international du constructeur.
Cette opération n’est pas la première du genre. En mars dernier, Bajaj avait déjà injecté 200 millions d’euros. Cette somme visait alors à relancer les lignes de production et à écouler un stock de 130 000 motos en attente.
Mais cette fois, l’enjeu est beaucoup plus large : c’est la survie de KTM qui est en jeu.
Un enjeu régional majeur pour Mattighofen
Une cessation d’activité aurait provoqué une crise profonde à Mattighofen. L’écosystème industriel, très dépendant de KTM, aurait été frappé de plein fouet. Fournisseurs, sous-traitants, familles d’ouvriers : toute une région aurait été affectée.
Le communiqué officiel de PIERER Mobility
Dans un message publié récemment, PIERER Mobility AG confirme que les fonds sont réunis pour mettre en œuvre les plans de restructuration :
“Les plans de restructuration de KTM AG, KTM Components GmbH et KTM Forschungs & Entwicklungs GmbH peuvent être exécutés dans les délais.”
“Les créanciers ont approuvé le 25 février 2025 un quota de 30 %, payable avant le 23 mai. Le montant global requis atteint près de 600 millions d’euros.”
“PIERER Mobility AG et KTM AG ont reçu des engagements de financement suffisants. Ces derniers, sous réserve de la finalisation des accords, garantissent que les paiements seront réalisés dans les temps.”