Essai : Rieju Aventura 500

En autonomie complète

Plus connue pour ses motos d’enduro et ses scooters pour ados, la marque catalane Rieju a créé la surprise avec son Aventura 500, un trail A2 économique dédié aux longs voyages  grâce à ses 40 litres d’essence embarqués. Essai, jusqu’à la réserve !

 

@P.Boisvert / Trail Adventure

 

Jusqu’où iriez-vous, sans même vous arrêter, si vous aviez 40 litres d’essence directement à la disposition de votre système d’injection ?  Si cette question semble  vite futile lorsque l’on se contente de traverser la France encore bien pourvue en stations-service, elle commence à avoir du sens dès que l’on souhaite s’aventurer vers des contrées plus exotiques. Avec ses deux réservoirs de 20 litres bien intégrés à l’avant et à l’arrière de la moto, la Rieju 500 Aventura est donc l’une des très rares machines de série pensées pour cela. D’après son constructeur, ce trail est même capable d’effectuer plus de encore 1 000 km sans couper le contact, c’est dire !

Sous le réservoir en acier à l’avant, pas de gros moteur gourmand, mais un petit bicylindre refroidi par eau de 500 cm3 et de 47,5 ch. Peu coupleuse, cette mécanique d’origine chinoise est largement inspirée du moteur Honda qui équipe sa principale concurrente actuelle, la Honda NX500. Sa partie-cycle n’a pas non plus à pâlir devant la Japonaise, bien au contraire, puisque notre Sino-Ibérique dispose de suspensions entièrement réglables avec un débattement suffisant (190 mm), ainsi que de jantes à rayons tubeless de grand diamètre (21 pouces à l’avant et 18 pouces à l’arrière). De quoi lui donner un net avantage lorsqu’il s’agira de s’aventurer hors du bitume.

 

@P.Boisvert / Trail Adventure

 

Voyageuse confirmée

L’Aventura dispose aussi de sérieux attributs pour le voyage : double selle épaisse, protège-mains en acier, bulle haute, porte-bagages, bagagerie optionnelle dédiée… Elle bénéficie également d’un sabot en aluminium, de crash-bars hauts et bas, et de repose- pieds de type pivotant pour accompagner le pilote dans les montées et les descentes une fois debout dans les chemins. Sur le papier, il ne lui manque sans doute qu’un régulateur de vitesse et un contrôle  de traction pour rivaliser avec les plus grandes. Mais dans les faits, la petite Rieju n’est pas exempte de défauts. Une fois ses deux réservoirs remplis, son poids se rapproche dangereusement de la barre des 230 kg, soit celui d’une moto de cylindrée nettement supérieure !

Relativement basse de selle, mais aussi large à cause du réservoir situé sous celle-ci, l’Aventura n’est pas facile à débéquiller, ni à déplacer à l’arrêt et encore moins à relever pour un débutant. Une fois lancée, les masses s’équilibrent, mais les 20 litres situés dans le réservoir en acier rendent la direction un peu lourde. Elle manque aussi de progressivité à la mise sur l’angle. Est-ce le profil des pneus ? Les réglages de suspensions à peaufiner en fonction du chargement ? Nous pencherons pour la réponse B, car une fois alourdie d’un pilote full équipé et de son nécessaire de bivouac, la moto nous est apparue plus rassurante dans les virages… mais un  peu moins lors des freinages. Les petits étriers radiaux avant ne manquent pas de progressivité, mais plutôt de mordant à mi-levier, ce qui peut devenir gênant en situation d’urgence. Plus de poids à bouger, c’est aussi plus de sollicitations au niveau du moteur.

 

@P.Boisvert / Trail Adventure

Les défauts de ses qualités

Et si ce bicylindre offre une belle musicalité avec son échappement typé rallye, une boîte précise et une réponse à la poignée des gaz souple, ce n’est clairement pas un foudre de guerre et il faut le cravacher un peu haut dans les tours (passés 6 000 tr/mn) pour profiter de ses 4,4 mkg de couple. Vivement sollicité lors  de notre première virée bien chargée vers l’Hivernale de la Burle, nous avons été finalement surpris par la consommation mesurée : 7 litres aux 100 et donc à peine 500 km avant la seconde réserve. Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’il faut soi-même effectuer le changement d’alimentation, en sélectionnant la pompe à essence adéquate via un bouton au tableau de bord. Une remontée plus douce nous aura cependant permis d’abaisser cette consommation… et de profiter pleinement du confort qu’offre cette petite machine aussi bien en matière d’assise que de protection. Au point de ne plus vouloir en descendre une fois arrivé à la maison !

 

Verdict

Proposée à 7 499 €, l’Aventura n’a rien d’une moto au rabais, bien au contraire. Elle fait partie de ces modèles perfectibles, certes, mais qui, dans le cadre d’un projet de voyage, vous laissent encore du budget pour faire quelques pleins et, surtout, partir loin. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait depuis à son guidon puisque cette machine fût notre modèle d’essai longue durée en 2024. Nous vous invitons donc à découvrir le bilan de celui-ci dans notre numéro 39 de Trail Adventure à commander ici  ! 

 

 

Fiche technique :

◗ Bicylindre transversal refroidi par eau◗ 500 cm3 ◗ 47,5 ch ◗ 4,4 mkg ◗ 190 kg à sec ◗ 820 mm de hauteur de selle ◗ 40 litres de carburant  à partir de 7 499 €

 

Le réservoir arrière en plastique fait aussi office de boucle arrière. Les deux bouchons ferment à clé.

Astucieux, ces repose-pieds pivotent légèrement pour accompagner la moto dans les dénivelés une fois debout.

L’écran TFT s’avère très lisible. Il surmonte un second écran, de petite taille, qui n’est pas fonctionnel pour le moment (en attente de futures options ?). Notez la double prise USB à gauche et le commutateur de pompes à essence à droite.

 

Retrouvez notre essai longue durée ici : 

Trail Adventure n°39

François

Rédacteur en chef adjoint de Trail Adventure Magazine & Voyages à Moto, François est un passionné d'aventure et de voyages, en Trail et engagé de préférence. À travers ses articles, ses vidéos youtube et ses posts sur les réseaux sociaux, il vous emmène à la découverte des dernières nouveautés du monde du trail, entre tests techniques et récits d'aventures.

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