Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! Jamais dicton n’aura été aussi approprié qu’au dernier trip en mob’ de la bande à Jonathan raffray. Parti début juillet avec deux potes dans les Alpes, de la vallée de la Maurienne pour rejoindre Monaco via une trentaine de cols. Plus qu’un périple, un kif initiatique.
Col du Télégraphe, col du Galibier, col du Lautaret, col de l’Izoard, col de Vars, col de la Platrière, col de l’Ange Gardien, col de la Bonette, col de la Moutière, col d’Anelle, col Saint-Martin, col de Turini, col de la Cayolle, col de Couillole… Connaissez- vous le point commun entre ces cols, outre le fait qu’ils offrent tous de magnifiques points de vue ? Entre le 28 juin et le 2 juillet derniers, tous, ont été gravis par trois potes à mobylette. Un premier chevauchait une MBK 51 Club VR de 1998. Un second, une Motobécane 51V de 1978. Un troisième, une AV88 kitée 50 cm3 Doppler de 1959. Des reliques puisque les mobylettes ne sont plus commercialisées depuis 2017. Les scooters ont eu leur peau. Ils sont pourtant plus d’une poignée à en être des aficionados. Des jeunes comme des moins jeunes pour qui un trip en mob’ réveille des souvenirs de jeunesse.
Mob-ilité basique
Pas le cas de nos larrons dont le compteur tourne autour de la trentaine. Jonathan Raffray, l’organisateur de l’expédition, à 37 ans, Jonathan Costa, trois de moins et Vincent Bonnefond, 30 tout rond. Des fans de mobs, mais pas que puisque Jonathan possède une centaine de machines dans son garage et se définit comme un trailiste de cœur. Il possède notamment une BMW 1200 GS, une Honda Varadero, une Yamaha DTMX… Son plaisir est simple : sauter le matin d’une machine à l’autre pour se rendre au boulot ou se balader autour de chez lui, en vallée de Maurienne. Mais ici, celui qui a monté en l’espace de quelques années une association de plus de 70 fans de mob, les Meules de Savoie, dont la principale réalisation est l’organisation d’un rallye de deux journées fin juin (400 personnes quand même !), s’est mis en tête de rallier Monaco au départ de la Savoie. Pourquoi la prestigieuse principauté ?
Entre frayeurs et éclats de rire
Pour avoir le plaisir de cruiser sur le rocher au milieu de voitures de luxe en 50 cm3. Comme un pied de nez à la lutte des classes. Voire un plaidoyer pour la mixité sociale, c’est vous qui choisissez. Autre souhait, prouver aux jeunes que le voyage est possible sans trop de sous avec ce genre de deux-roues. Et puis, il l’avoue, fouler une trentaine de cols, c’était à chaque fois l’occasion de vivre de grosses parties de rigolades. Pas forcément dans les descentes où les freins à tambour imposaient à nos trois larrons une bonne dose de concentration et d’anticipation. Les mâchoires avouant vite leurs limites, mais dans les montées. Jonathan en rit encore. « Dans quasiment toutes les ascensions, on a joué notre vie. Ça montait à 20 kilomètres/heure, mais qu’importe. On passait notre temps à se lécher le cul. Elargir dans les virages pour ne pas perdre de vitesse. Choper le copain par les épaules pour se relancer. Se caler dans les aspis, le délire ! ». On imagine aisément les séances de fous-rires sachant qu’au final, notre fine équipe a dû gravir près de 20 000 mètres de dénivelé positif !
Pour en savoir davantage sur le trip en mob’ dans les Alpes, rendez-vous dans le numéro 12 de Voyages à moto, disponible en kiosque et sur www.boutiquecppresse.com.